Aux Françaises et Français d’Europe du Nord,
Hier après-midi, en tant que député, j’ai voté en faveur des textes relatifs aux soins palliatifs et au droit à la fin de vie. Ce sont des votes importants, de ces votes qui touchent à l’intime et à l’histoire de chacune et chacun, sur lesquels on ne peut se prononcer sans avoir le doigt tremblant.
C’est la raison pour laquelle je veux prendre le temps de vous expliquer mon choix.
Il ne s’agit pas pour moi de le justifier mais bien plutôt de vous expliquer mon cheminement sur ces sujets et ce qui fonde ma réflexion dans mon for intérieur.
Comme beaucoup de mes collègues, je me suis interrogé. J’ai écouté, discuté, douté. Je me suis intéressé au sujet bien avant son arrivée dans l’hémicycle, en rencontrant des associations comme l’Association pour le droit de mourir dans la dignité, en échangeant avec des médecins, en discutant avec mes collègues, avec des proches.
Vous, Français d’Europe du Nord, je vous ai consultés en ma qualité de député sur cette question à travers un sondage intégré à ma newsletter d’avril. Les trois-quarts d’entre vous se sont déclarés en faveur d’une évolution de la loi afin que chacun puisse décider des conditions de son départ quand, ni la médecine, ni les proches, ne peuvent plus apporter le réconfort ou la guérison face à la maladie grave et incurable, en phase avancée ou terminale.
Pour autant, je sais que ce chiffre n’est pas représentatif et que beaucoup ont exprimé des réserves ou des doutes. Je ne cherche pas à convaincre sur ce sujet ; il relève de l’intime. Je cherche simplement à rassurer : ce texte relatif à la fin de vie s’accompagne d’un texte visant à améliorer les soins palliatifs.
Les deux ne peuvent aller que de pair, afin que chaque patient puisse bénéficier du meilleur accompagnement possible et personnalisé. C’est, selon moi, le préalable à toute réflexion sur le droit à choisir la fin de sa vie. Il arrive que, malgré les progrès de la médecine et l’engagement extraordinaire des professionnels de santé, certains malades continuent à souffrir de façon insupportable.
Permettre à ces personnes de choisir, en conscience et avec discernement, la manière dont elles souhaitent vivre leurs derniers instants, c’est leur témoigner respect et dignité. C’est apaiser leurs souffrances et celles de leur famille. Pour ces raisons, j’ai choisi de me prononcer pour le droit à l'aide à mourir.
Nous ne sommes qu’au début du cheminement parlementaire de ce texte qui connaîtra certainement des évolutions, mais je suis aujourd’hui profondément convaincu qu’il mérite que nous ayons cette réflexion et, quelles que soient les convictions intimes de chacun, des débats apaisés et dignes comme ils l’ont été jusqu’à présent.
Vincent.
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